LE CHEMIN

Celui qui cherche perpétuellement des explications ne court-il pas le risque de les inventer ?

L’homme qui prétendrait déchiffrer les grands mystères du monde doit savoir que les mots n’amènent que des nouveaux mots, les idées des nouvelles idées et les pensées des nouvelles pensées. La vérité peut rester hors d’atteinte.

Le savoir peut s’accumuler mais s’arrête là où commence la connaissance,  c'est-à-dire une fois que l'on s'est avoué et que l'on a admis que l'on ne sait pas. 

Ce lâcher-prise est une quête continue où je sais que mon corps va réclamer, va gémir, se fatiguer, se dessécher et finir par s’émietter.

Dans ma vie d’homme, le temps est compté, je dois continuer à progresser et à m’élever tout en excluant  la possibilité de l’existence de vérités irrationnelles. Je m’accroche donc à cette idée, car la mort n’est pas hors du domaine de l’esprit, elle est approchable comme la vérité l'est.

Les meilleurs d’entre nous manquent souvent d'espérance et les pires au dehors sont animés d’une passion intense.

Je suis à la poursuite de ma propre légende.

Je cherche dans mon âme et mes entrailles ce royaume extraordinaire, sorte de Jérusalem, royaume du cœur et de l’esprit; une vision totalement indissociable de l’origine et de la finalité, de la vie et de la mort... une torture quoi.

Il n’y a pas de chemin, il faut marcher. C’est en marchant que le chemin se fait.